La 6e conférence francophone VIH/Sida organisée par l’AFRAVIH se tiendra à Genève du 25 au 29 mars. Elle permettra le rassemblement de chercheurs, soignants et militants de la lutte contre le sida, partageant la francophonie. Depuis 8 ans maintenant, les francophones du Nord et du Sud se rassemblent tous les 2 ans pour faire le point sur les avancées et obstacles dans la lutte contre la pandémie. Genève, qui abrite les principales organisations multilatérales de lutte contre le sida, n’est pas un lieu neutre puisqu’en ce moment se déroule une crise majeure de la montée en charge des soins et de la prévention du sida dans les pays les moins avancés. Les organisateurs et les participants profiteront sûrement de cette unité de lieu commune à l’OMS, l’ONUSIDA et le Fonds mondial pour faire entendre leurs craintes et mécontentements et rappeler ces institutions à leurs responsabilités vis-à-vis de la santé de millions de personnes dans le monde.
Il est à noter que seule une intervention est programmée en plénière sur le sujet du financement des programmes dans les pays du Sud. Il faut espérer que ce seul orateur intervenant en plénière, pour dresser le bilan de la lutte contre le sida en Afrique de l’Ouest et du Centre, saura mobiliser les conférenciers et les institutions sur la gravité de la situation. Il paraît donc difficile dans le contexte actuel d’imaginer ou d’évoquer seulement un monde sans sida … L’espoir se manifestera vraisemblablement par l’abondance de présentations orales et de posters venant d’Afrique qui retraceront la lutte contre le statu quo, l’énergie du terrain, la créativité et le courage de milliers d’acteurs travaillant dans des conditions souvent difficiles et refusant le découragement.
Au-delà de la résolution des crises financières et institutionnelles de la lutte contre le sida, zeGOgroup espère que cette conférence initiera le début d’une prise de conscience des maîtres d’œuvre des programmes de santé des pays pauvres (responsables, personnels soignants, chercheurs, personnes affectées … ) quant aux responsabilités qui sont les leurs et au rôle qu’ils doivent jouer pour aider à la résolution de cette crise. Cette reprise en main passera forcément par une meilleure organisation et coordination de leurs actions, mais aussi l’utilisation au sens propre du terme des outils de gouvernance qui sont les leurs, et dont le Fonds mondial mais aussi l’ONUSIDA devraient être les garants.