Mardi prochain 31 janvier, zeGOgroup se joindra aux hôtes des Amis du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, réunis au prestigieux Pavillon Gabriel à Paris pour souffler les dix bougies du Fonds. Digne célébration d'une initiative devenue depuis sa création en 2002 incontestablement le symbole d'un nouveau paradigme en matière de santé publique dans le cadre du développement international, mais il planera au-dessus de la fête le spectre de la récente démission de son charismatique – et contesté – Directeur Exécutif, Michel Kazatchkine, rendue publique en début de semaine et largement commentée par la Presse internationale.
D'aucuns n'hésitent pas à qualifier de "putsch orchestré" la décision du docteur Kazatchkine de "jeter l'éponge" (voir notamment La Tribune de Genève du 27 janvier), lui-même préférant, sur un ton bien plus modéré, rappeler dans son message au personnel, aux partenaires et aux amis, paru sur le site du Fonds mondial, son "engagement total" et sa passion pour le Fonds, ainsi que les nombreux "motifs de réjouissance", tout en laissant entrevoir le fossé qui le sépare désormais de sa nouvelle politique de rigueur, symbolisée notamment par la nomination par le Board d'un "General Manager" chargé d'améliorer la gestion des risques et des subventions, selon un récent communiqué du Fonds.
Déjà, comme le rappelle "Libération", il avait évoqué cette "institutionalisation" du Fonds mondial, à laquelle il était opposé, lors d'une interview le 9 janvier dernier: "Le Fonds a dix ans, il entre dans une période de réformes extrêmement profondes", déclarait-il. "Jusqu’à présent, les pays demandeurs élaboraient leurs programmes, puis les soumettaient au Fonds et nous y répondions selon des critères de qualité et de pertinence".
Dans son message susmentionné, il souligne néanmoins la nécessité de pérenniser les résultats des interventions afin d'atteindre les objectifs de développement fixés: "L’environnement économique du moment fait peser sur l’ensemble des efforts internationaux en matière de développement des difficultés aussi nouvelles que redoutables. Dans le contexte économique et politique international, l’équilibre des pouvoirs se fissure et l’on assiste à un réalignement des pays et des institutions actrices du processus décisionnel — réalignement qui, s’il n’avait pas lieu, devrait être mis en œuvre pour que soient atteints les objectifs mondiaux. Ainsi, dans le domaine de la santé mondiale, l’accent mis ces dix dernières années sur l’urgence cède le pas à des préoccupations quant aux moyens de garantir la pérennité des acquis. Dans un même temps, c’est désormais à l’aune de l’efficacité que la réussite se mesure le plus souvent."
zeGOgroup se place résolument dans cette logique d'efficacité et réussite pérenne, tout en insistant sur le besoin de conserver, voire renforcer, le modèle du Fonds mondial et son principe fondateur d'appropriation par les pays et les institutions bénéficiaires de ses financements.